« ...Je me souviens. La libération, en 44. Mais quel mois ? Ce devait être la fin de l’été, il faisait beau.
Oui, j’ai été marquée par la guerre. Par les V1 qui passaient au-dessus de chez nous. On peut dire que ce fut la grande frayeur de ma jeunesse, la vision de ces boules de feu qui passaient dans le ciel.
J’avais six ans...»
Francine T.
« ...Mais c’est au collège que j’ai découvert le théâtre. On jouait chaque année une pièce à l’occasion du spectacle de fin d’année. Filles et garçons réunis dans la bonne entente, nous formions alors de vraies équipes. Nous avons joué « Le Bourgeois Gentilhomme », « Fantasio » , « la Farce du Cuvier »... Ces moments de répétition et de représentation furent les temps forts de ma scolarité jusqu’en troisième.
La fille du principal, peu douée pour le théâtre ou peu encline à se mêler aux autres, ne jouait pas avec nous mais récitait un poème en entrée de spectacle... »
"... Plus tard nous avons rencontré un jeune yougoslave qui aspirait
à devenir garçon de café en France, à Paris. Je lui avais
demandé ce qui aurait pu lui faire plaisir, il m’avait parlé
d’un jean. Je devais lui envoyer. Je ne l’ai jamais fait. J’aurais
dû sans doute. Je le regrette aujourd’hui. Mais à l’époque
nous étions jeunes et nous ne nous rendions pas compte de ce
qu’il se passait là-bas.
Nous avons sillonné la Yougoslavie..."
André D.
"...Mais
que nous reste-t-il de ces vingt années que j'ai peine à imaginer
derrière nous. Au moment même où nous traversons une crise
amoureuse et existentielle, l'une allant avec l'autre, je décide de
saisir enfin ces notes rangées dans un carton et que je n'avais pas
encore relues. Ma thérapie en somme, afin de m'extraire de la
douleur sourde qui, je le sens bien, fait écho à ces premiers émois
de notre relation naissante. L'amour est là intact, mais je ne sais
pas encore si notre histoire sera préservée. Je le souhaite et
l'espère. Et voici ce qu'aujourd'hui au plus violent du conflit, la pensée m'a dicté …"
Anne T.M.
"...Je ne voyais pas du tout ma vie ainsi. Comment je l'imaginais ? Oh
plutôt conventionnelle. J'ai grandi dans un cocon chaleureux et
tendre. Je voulais reproduire cela je crois, et je le veux toujours.
Mais depuis plus d'un an, tout m'écarte de cette voie. Reproduire
cela mais loin de toute convention. Associer vie de bohème et cocon
familial : je crois au fond qu'il faut choisir. Je n'ai pas choisi,
j'avance et les événements interviennent : malgré moi ? Où vais-je
?..."
Marie D.
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